Les forêts sont les réseaux de communication les plus évolués sur Terre. Inspirons-nous de la vie des arbres pour mieux communiquer entre Humains, innover par l’intelligence collective et redonner du sens aux réseaux sociaux. Un exemple de biomimétisme.
- Dans cet article
- Le biomimétisme
- La forêt communique
- L'humain : communication et lien social
- Biomimétisme : la forêt comme modèle d'intelligence collective
- L'arbre d'idées
- Conclusion
- Une forêt d'idées : l'article complet
- Ressources
Le biomimétisme
« Le biomimétisme est l’innovation inspirée par la nature. » Le vivant est maître de l’innovation évolutive. Quand on imite le vivant, on fait émerger des connaissances et expériences qui permettent ensuite des innovations de rupture dans différents domaines, sur différents marchés.
D’après Janine Benyus, la bio-inspiration étudie la nature sous toutes ses formes, animaux, plantes, micro-organismes, écosystèmes pour en tirer des développements technologiques : conception de matériaux, stratégies ou procédés innovants.
La forêt communique
Dans la nature, le vivant a un intérêt vital au partage d’information. Comme le rappelle Alain Renaudin, « la communication du vivant est au service de la résilience et de la survie ».
En forêt, un nombre incroyable d’espèces vivent en bonne entente, jusqu’à 50,000 au km² dans les forêts primaires de Guyane. Contrairement aux idées reçues, c’est la coopération entre les espèces qui l’emporte largement sur la compétition. La vie est permise et se développe par la symbiose entre les espèces.
Les espèces végétales ou animales échangent surtout des informations pour se protéger, pour obtenir des ressources, ou pour se mettre en valeur et attirer des partenaires sexuels. Nous Humains communiquons encore principalement pour la dernière raison.
L’humain : communication et lien social
L’intelligence collective consiste à « penser ensemble pour agir ensemble », principe de l’individuation de l’individu, essentiel à l’épanouissement.
Nos sociétés poussent chacun à l’individualisation plutôt qu’à l’individuation. Il en résulte un grand sentiment d’isolation sociale, désormais à tous les âges.
Les philosophes nous crient de nous concentrer sur la qualité de nos communications et relations humains, plutôt que sur leur quantité. C’est-à-dire de pousser chacun à vivre des expériences avec d’autres dans la vie réelle, plutôt qu’à consommer du contenu en ligne.
Les réseaux utiles donnent vie à des micro-communautés et les orientent vers l’action dans la vie réelle.
Biomimétisme : la forêt comme modèle d’intelligence collective
« Pour mieux comprendre l’information, il faut d’abord connaître son support biologique », nous dit Kalina Raskin. La forêt tisse de grands réseaux par la symbiose mychorizienne, dans son sol entre les racines des arbres, celles d’autres plantes, et les champignons.
L’arbre lui-même est constitué de réseaux qui parcourent ses branches depuis ses racines jusqu’à ses extrémités. Il a le grand avantage d’être plus vénéré que les micro-organismes par les Humains.
L’arbre d’idées
L’arbre est un être collectif, il ne fait pas de séparation entre individu et collectif. Il en va de même pour les petits groupes d’Humains. Quand un individu s’exprime, il exprime avant tout son désir d’appartenance au groupe.
Le réseau social pour l’intelligence collective, SEEDERS, propose de modéliser chaque idée par un bourgeon. Chaque bourgeon exprime une proposition, une idée. Alors on peut considérer l’arbre comme un agrégateur d’intelligence collective. La croissance d’un arbre représente à la fois l’enrichissement d’une idée et la constitution d’un groupe autour de cette idée.
Les idées se sèment, poussent, s’épanouissent et portent leurs fruits quand de petits groupes d’humains se forment, créent des actions et les réalisent ensemble. Et les bonnes idées se propagent. D’une part les graines fertiles se ressèment pour reproduire les expériences réussies. D’autre part les idées, les projets, les actions se lient entre eux comme les arbres se connectent par leurs racines Se crée alors une forêt d’idées, résiliente grâce à la grande diversité de ses arbres d’idées et de leurs liens. La forêt d’idées donne vie aux idées, elle permet d’accomplir des projets, de l’aide, des souhaits, des rêves.
Conclusion
L’impact de l’intelligence collective sur l’économie promet d’être considérable. Les marques ont un rôle important à y jouer, en se positionnant comme des contributeurs : facilitateurs, accompagnateurs, sponsors. Comme le propose Mark Fidelman, les marques peuvent aider les gens à créer des expériences en groupe.
Les acteurs de l’économie redonnent du sens à leurs actions en participant directement à la co-création de valeur avec le groupe.
En nous inspirant de la forêt, nous avons l’opportunité de répandre l’intelligence collective, le « penser ensemble pour agir ensemble ». C’est une nouvelle façon d’entrer dans l’économie de la connaissance par l’innovation sociale, au profit de tous les Humains.