Il n’y a pas à dire : quand il s’agit d’innover, il y a toujours de la politique pas loin. En effet, le rôle des gouvernements, mais aussi des représentants politiques, est essentiel en matière d’innovation : ils peuvent être des éléments facilitateurs comme des éléments bloqueurs de cette innovation. Qu’il s’agisse d’innovation technologique, médicale, sociale, la question reste la même : l’innovation est étroitement liée aux législations locales, nationales et internationales. Retour sur quelques exemples d’innovation face à la législation.
Législation et innovation, une relation étroite
Que ce soit pour créer une fusée pour se rendre sur Mars ou trouver le prochain remède contre le cancer, l’innovation est partout. Elle se trouve dans chaque action du quotidien, mais aussi dans de plus grandes questions sociales ou économiques. Cependant, l’innovation est souvent liée à la législation qui l’entoure. En effet, si des gouvernements pratiquent une politique permissive, ils vont généralement encourager l’innovation, en retirant les freins administratifs, sociaux ou économiques aux entrepreneurs innovants.
Pour innover, il faut avoir les bons leviers. Ils sont certes financiers et économiques, mais aussi politiques et législatifs. Et le problème, c’est que la législation possède une dynamique différente de celle de l’innovation : alors que cette dernière est rapide, efficace, souvent éclair, la législation est lente à évoluer, sauf si elle est facilitée par des représentants intéressés.
En général, cette relation dépend du secteur d’activité concerné.
De nombreux secteurs d’activités concernés
C’est lorsqu’on s’intéresse aux secteurs d’activités que l’on remarque qu’un troisième élément va s’ajouter à cette relation déjà étroite : celle du rendement ou de la popularité. Ainsi, un projet innovant qui n’est pas rentable ou populaire n’aura certainement pas d’appui législatif, surtout s’il s’agit de créer de nouvelles choses. Prenez le cas du cannabis : sa réputation est mauvaise, on ne peut rien y faire. Le cannabis est associé à sa version récréative, qui est souvent synonyme d’addiction, de dépendance et de détérioration. Pour les législateurs, impossible que ce cannabis puisse servir à autre chose.
Pourtant, au cours des dernières années, de nombreuses recherches ont été menées pour démontrer les bienfaits de certaines molécules issues du cannabis, comme le CBD. Cela a permis d’innover dans de nombreux secteurs et de créer des produits à base de CBD.Cependant, tant que les gouvernements n’octroient pas de marge de manœuvre commerciale ou économique (notamment en matière de culture et de récolte du cannabis), il n’est pas possible de réfléchir plus loin et de développer ces nouveaux produits tendances. Face à la demande croissante de la part de la population, mais aussi de la popularisation du CBD grâce à des célébrités, les gouvernements changent progressivement de position : la France vient de lancer ses premiers essais cliniques de cannabis thérapeutique. Voilà une approche innovante. D’ailleurs, le cannabis thérapeutique est un sujet qui colle parfaitement à cette question de l’équilibre entre régulation et innovation, avec le facteur rendement/popularité. Cette question permettrait de répondre à des besoins de société.
En soutenant l’innovation à la racine, la législation devient facilitatrice. À condition qu’elle soit portée et encouragée, comme c’est le cas pour les sujets relatifs au numérique, qui est une question d’avenir.