Vous avez pour projet de faire construire une maison, de réaliser une extension ou encore d’effectuer des travaux de rénovation ? Permettez-moi de construire est le facilitateur qui vous accompagne dans les démarches administratives de votre projet. Créée en 2014 par Aurélien De Nunzio alors qu’il était encore étudiant en BTS Économie de la construction, la startup évolue de jours en jours. Aujourd’hui Aurélien nous ouvre les portes de son aventure entrepreneuriale et répond à toutes nos questions. L’occasion d’avoir son opinion sur un sujet majeur : comment et par qui se faire accompagner quand on veut créer sa startup ?

https://www.youtube.com/watch?v=JPJs5AgMWDA

Les premières heures de « Permettez-moi de construire »

Aurélien de Nunzio, le fondateur de "permettez-moi de construire !" — Aurélien de Nunzio, le fondateur de « permettez-moi de construire ! »

Après une première expérience de peintre décorateur à l’âge de 16 ans, c’est en 2014, alors étudiant en BTS Économie de la Gestion, qu’Aurélien de Nunzio se lance dans un projet entrepreneurial : Permettez-moi de Construire. L’entreprise est à ce moment, la forme d’un bureau d’étude fonctionnant sous le statut d’auto-entrepreneur.

C’est soutenu dans cette démarche par l’ensemble de ses enseignants, et plus particulièrement par sa professeure d’économie-gestion qu’Aurélien a pu se lancer dans ce processus d’entreprenariat étudiant.

Qu’est-ce que Permettez-moi de construire apporte de neuf ?

… à ses clients et utilisateurs

Aujourd’hui Permettez-moi de construire est devenue une plateforme en ligne sur laquelle les utilisateurs peuvent déposer directement leur projet. L’entreprise va alors mettre en relation le client avec un facilitateur qui va s’occuper d’obtenir l’ensemble des accords administratifs (autorisation de travaux, permis de construire, déclaration préalable de travaux …) nécessaires. Une procédure administrative qui est aujourd’hui un réel parcours du combattant tant les documents demandés sont nombreux. Aurélien annonce que le poids de ce type de dossier avoisine les 2 kg, soit le poids d’une brique ! De plus, de multiples compétences sont requises dans ce type de procédure (urbanisme, droit, architecture…).

… en termes de différenciation concurrentielle ?

Permettez-moi de construire n’a pas aujourd’hui de concurrent direct sur ce marché. Bien évidemment, les particuliers eux-mêmes ainsi que les sociétés d’architectes non partenaires du réseau sont des concurrents indirects.

Le potentiel économique de Permettez-moi de construire.

Le marché

Permettez-moi de construire a noué un partenariat gagnant avec Leroy Merlin. Un exemple encore trop rare.

C’est avec son équipe composée de 5 personnes et son réseau de plus de 60 facilitateurs (le plus souvent des dessinateurs en bâtiment et des architectes indépendants) que « Permettez-moi de construire » vise à accompagner les porteurs de projet de construction de maison ou de rénovation. Une cible assez restreinte qui permet un ciblage précis.

Aujourd’hui Permettez-moi de construire développe son service dans une trentaine de magasins Leroy Merlin.

Afin de créer une visibilité numérique, Permettez-moi de construire travaille également sur son référencement, son SEO ainsi qu’avec des campagnes Adwords.

Le Business Model

Basé uniquement sur l’accompagnement au départ, Aurélien nous confie avoir revu son business Model. Le nouveau allie accompagnement et monétisation de la donnée, l’objectif étant de rendre l’entreprise rentable dans les meilleurs délais. Un nouvel outil de monétisation est en cours de développement et des partenariats sont à prévoir (Banques, Assurances…)

En quoi le projet innove-t-il ?

Nous reprenons ici la grille d’analyse de BpiFrance afin de déterminer sur quels aspects cette startup peut être considérée comme innovante.

Étude du caractère innovant de Permettez-moi de Construire.

Produits, services : le service répond à un besoin d’accompagnement complet dans le cadre d’un projet de construction ou de rénovation. Il transforme cette expérience en la facilitant.
Innovation de procédé et d’organisation : permettez-moi de développé un modèle agile de plateforme et de communauté d’indépendants.
Innovation marketing et commerciale : l’innovation marketing et commerciale repose sur le fait que la valeur ajoutée créée par le service est plus forte que la peine qu’aurait le client à se débrouiller par lui-même.
Innovation de modèle d’affaires : le modèle d’affaire est basé sur l’accompagnement et la monétisation de la donnée.
Innovation sociale : le concept est basé sur la création d’une communauté de partenaires (facilitateurs) qui officient pour le compte de Permettez-moi de construire. L’entreprise qui est basé dans des locaux Lillois, n’a pas de coûts de structure physique en régions malgré la présence d’agents disponibles.
Innovation technologique : permettez-moi de construire se développe actuellement en termes de Machine Learning et d’Open Data.

https://www.lescahiersdelinnovation.com/la-nouvelle-grille-danalyse-de-linnovation-bpifrance/

Quel parcours et accompagnement pour la création d’un tel projet ?

L’étudiant entrepreneur

Comme nous l’avons vu précédemment, Aurélien a décidé de lancer le projet en Mai 2014, alors qu’il était encore étudiant. A quelques mois près, il aurait pu profiter du statut d’étudiant entrepreneur qui a été lancé en Septembre 2014.

Ce statut permet à tous les jeunes âgés de moins de 28 ans et titulaires au minimum d’un baccalauréat d’élaborer un projet entrepreneurial avec un maximum de sécurité et de visibilité. Ce statut permet d’être conseillé et accompagné par des enseignants et des professionnels au sein d’un des 29 PEPITE (Pôle Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat) en France, qui regroupent des établissements d’enseignement supérieur (universités, grandes écoles…), des entreprises, des collectivités territoriales.
Pour en savoir plus sur le statut national d’étudiant entrepreneur :

De la formation universitaire à l’incubation dans un grand groupe

Dans le cadre de ses études, Aurélien a intégré le Bachelor I Business Administration proposé par l’EDHEC Business School. C’est suite à un échange sur Linkedin avec le directeur financier du groupe Adeo (maison-mère de l’enseigne Leroy Merlin), qu’il a pu rejoindre les équipes de l’entreprise à un poste de Web-Analyste Junior en alternance. Le groupe lui a alors permis d’entrer en incubation au sein de la cellule « Entrepreneuriat et Innovation » qui venait d’être créée. Une réelle opportunité pour développer son projet au sein de la société.

Il existe en France de nombreuses formations à l’entrepreneuriat, parmi elles nous pouvons citer :

L’incubateur quant à lui a pour vocation d’aider les startups dans leurs premiers pas en leur apportant un environnement protecteur. Cela se traduit par un environnement qui casse leur isolement en les regroupant avec d’autres porteurs de projets, un apport de compétences, du coaching ou encore de la visibilité. Ainsi la startup a plus de chances et plus de temps pour mettre au point son produit ou service, elle peut également valider les hypothèses de marché.

Quand on demande à Aurélien s’il n’a pas eu peur de d’intégrer la cellule entrepreneuriat et innovation de Leroy Merlin et de voir son idée reprise, celui-ci nous précise que ce n’est ni dans leurs valeurs, ni dans leur ADN. Le groupe de Bricolage a une vision à plus long terme sur les nouveaux services qu’il peut proposer à ses clients et se démarquer par rapport à des pures players uniquement présents sur le web.

La gestion des « Apéros Entrepreneurs »

Aurélien est également en charge depuis 2015 de l’organisation des Apéros Entrepreneurs de Lille. Organiser ce type d’événement lui a permis de se constituer un réseau. On ne rappellera jamais assez l’importance d’un réseau dans un parcours entrepreneurial. Celui-ci permet d’obtenir des conseils, des adresses, d’être accompagné en cas de doutes, d’obtenir les contacts de potentiels clients ou partenaires… En somme, se créer un réseau est le plus puissant levier de développement personnel et professionnel.

Il existe de nombreuses façons de se créer un réseau, en commençant par sa famille, ses amis, ses collègues, puis en élargissant nos recherches il est simple de retrouver un cousin perdu de vue ou un ami d’enfance… Les clubs d’entrepreneurs sont également une bonne opportunité à étudier. On peut estimer leur nombre à 10 000 à travers la France. Il ne faut donc pas hésiter à pousser la porte de ses lieux, et à échanger. On peut par exemple citer :

Les Apéros Entrepreneurs quant à eux, sont des événements de networking organisés mensuellement dans de nombreuses villes du monde. Que vous soyez à Lille, Tours, Paris, Reims, Strasbourg, Dijon, Belfort, mais aussi à New York, San Francisco, Buenos Aires, Seoul, Shanghai, Tunis, Londres les Apéros Entrepreneurs sont présent !

Pour en savoir plus : http://fr.drinkentrepreneurs.org/about

Le programme d’accélération chez EuraTechnologies

Après son incubation, Permettez-moi de construire est passé au stade d’accélération à Euratechnologies (Lille), cette phase a permis à Aurélien de faire des rencontres, de développer son réseau, de participer à des événements et dernièrement de suivre une formation à Stanford (où il a pu rencontrer un entrepreneur américain travaillant sur un concept similaire) et de lever des fonds.

Les accélérateurs sont plus récents que les incubateurs. Ils sont apparus sous l’impulsion d’entrepreneurs à succès, rejoints rapidement par des fonds de capital-risque. Ce sont généralement des organismes privés, qui vont s’impliquer davantage dans les aspects « business » des startups que les incubateurs.

Accélérateurs, incubateurs, quelles différences ?

Travail intensif sur les notions de définition des propositions de valeur et des modèles économiques, structuration des processus commerciaux, préparation aux phases de croissance rapide, réflexion sur le recrutement de talents pour compléter l’équipe de fondateurs… Tout est fait pour donner des bases saines à des projets ambitieux et innovants. On pense aussi au mentoring, programmes cours (de 3 à 12 mois maximum) et aux modèles privés qui apportent de l’investissement ou prennent des parts dans les sociétés accompagnées. C’est aussi le lieu de la rapidité d’exécution, de la volonté de s’internationaliser, où l’on parle de lean startup, growth hacking, traction, business model generation, customer development…

Un modèle calqué sur deux géants américains : Ycombinator et TechStars.

Voici quelques exemples d’accélérateurs français :

La levée de fonds

En Mars 2017, Permettez-moi de construire a réussi avec succès une levée de fonds de 400 000€ auprès de Finovam Gestion, bien plus que les 100 000€ espérés. Cette opération permettra d’accélérer le développement, de développer la plateforme en ligne (nouvelle version du site publiée en Octobre 2017) et son équipe interne.

Une très bonne expérience pour Aurélien qui envisage déjà une nouvelle levée de fonds sous 18 mois.

La levée de fonds concerne les projets à fort potentiel de développement à 3-5 ans.

Il s’agit de projets nécessitant :

de la recherche et développement pour développer un produit;
du temps pour se développer commercialement;
des investissements conséquents et des revenus décalés dans le temps.

On retrouve alors différentes formes de financement en fonction de la phase de croissance de l’entreprise et de ses besoins :

le capital amorçage pour financer le démarrage de votre activité et ses premiers besoins ;
le capital développement pour financer le développement de l’entreprise et l’accélération de sa croissance.

Dans tous les cas, qu’il s’agisse de business angels, de capital-risqueurs ou encore de fonds d’amorçage, les investisseurs réalisent une prise de participation au capital de la société. Leur objectif est la réalisation de plus-values à court terme. Dans le cadre d’une levée de fonds, il n’y a pas de notion de remboursement du capital emprunté ni d’intérêts liés. C’est sur les plus-values réalisées lors de la revente de leurs participations que se rémunèrent les investisseurs.

La contribution des business angels se fonde avant tout sur la personnalité du créateur les critères du projet, les valeurs de l’entreprise, l’équipe, plutôt que sur des ratios et projections. La confiance est la clé de la relation entre le business angel et l’entrepreneur. L’investisseur qui contribue au financement de l’entreprise peut également apporter d’autres éléments essentiels au développement de l’activité : un réseau, un carnet d’adresses, un accompagnement, des compétences, un savoir-faire, du conseil en gestion et en organisation.